Aujourd’hui, nous allons découvrir comment réaliser une pose longue en photographie…
J’ai toujours été fasciné par les beaux paysages, surtout ceux en photo. (Oui, je passe plus de temps devant mon ordinateur que dehors, je sais c’est mal). Toutefois, je ne m’étais jamais aventuré sur le terrain de « la photo de paysage ». Les raisons sont simples. D’une, j’en avais pas en envie. Faut dire qu’à moins d’avoir de beaux paysages près de chez soit, la photo de paysage, c’est ennuyeux. De deux, je suis plutôt reporter. Donc je prends mes photos en 1/4 de secondes dans des conditions chaotiques. Là, vous êtes posé, peinard, seul, avec des poses de plusieurs minutes. Un enfer d’ennui pour moi ! Et de trois, je n’avais pas le matériel adéquat.
Petit sommaire de l’article :
- La pose longue, pour quoi faire ?
- Le matériel ?
- Les pièges à éviter ?
- Exemples d’images ?
La pose longue, pour quoi faire ?
Revenons au principe de base de la photo : La lumière. Pour qu’une photo soit prise, que se soit sur une plaque recouverte de collodion, sur une pellicule, ou bien sur un capteur numérique d’iPhone ou de reflex haut de gamme, il faut que de la lumière se fixe sur la surface photosensible ou le capteur. Je tiens à le rappeler car c’est particulièrement important dans la photo de paysage où la lumière et les réglages ont un rôle très important.
Principe de base de physique : Tout corps en mouvement ou immobile réfléchi la lumière. Et c’est ce qui permet à la photographie d’exister. Et également à nos yeux de voir. Lorsque vous prenez une photographie au 1/125ème ou plus, vous avez 99% de chance de figer votre sujet dans l’image (sauf si celui-ci est en mouvement rapide. Quoi que…). Bref, ce que vous voyez devant vous sera plus ou moins la même chose que le résultat final de votre photo.
Par exemple, si vous photographiez un ciel nuageux, vous verrez des nuages. Une cascade ? Vous verrez des gouttes d’eau etc.
La pose longue permet de donner ce petit côté féerique aux choses et de faire disparaître certains éléments. Si vous reprenez un ciel nuageux en pose longue (exemple à venir dans la suite de l’article) vous réaliserez que les nuages ne sont plus « fixes » mais ressemblent à une sorte de coulée de crème dans le ciel. Idem pour les effets de mouvements de l’eau qui ressemble à de doux filets blanc ou cristallins. Le tout, sans passer par Photoshop 😉 !
Et si jamais vous photographiez un paysage dans lequel une personne marche ou qu’une voiture passe : Pas de panique ! Comme je l’ai dit 2 paragraphes au dessus : Chaque corps réfléchi la lumière. Mais si le corps est en mouvement, sa réflexion (de lumière) aura un impact différent, et il sera tout simplement… Invisible sur la photo !
——
Le matériel ?
Voici en réalité la raison pour laquelle je n’avais jamais fait de pose longue avant. Il faut du matériel spécifique. Mais rien d’onéreux ou de compliquer à trouver je vous rassure ! Seulement, je n’avais pas envie de dépenser le peu d’argent que j’avais dans du matériel qui ne m’aurait servie qu’une ou deux fois par an.
Vous aurez donc besoin :
.
- D’un appareil photo ayant un mode « Bulb » (B, ou T sur l’appareil).
- D’un bon gros trépied.
- Une télécommande ou un câble.
- Un retardateur.
- Un filtre de densité neutre.
Soyez humble.
Commencez petit, par la fenêtre de chez vous, dans la rue ou n’importe. Ne cherchez pas tout de suite à vous rendre sur la plage, au bord de grandes falaises et j’en passe. Avant de vous lancez dans l’aventure de la pose longue, il convient de bien connaitre son boitier et son matériel. Commençons par les différents réglages :
.
- Vitesse
- ISO
- Ouverture (diaph)
A présent, une liste des pièges lors de la photo de pose longue.
- Le premier piège ? Votre cellule.
- Un autre piège ? La surchauffe.
- L’avant dernier ? La mise au point.
- L’avant-avant dernier ? Le vent.
- Le vrai dernier ? Les tâches.
Ci-dessous, on remarque que j’ai effectué la mise au point via le viseur numérique, en sélectionnant le point d’auto-focus sur le grand arbre en bas à droite.
Le moment un peu chiant. Celui où on déclenche. Il faut bien rester appuyé sur le bouton sinon la prise de vue s’arrête. Faut rester attentif, et.. Attendre.
Déjà, au bout de 42 secondes j’en avais marre.
Plus vous passerez de temps à réaliser votre image, plus l’enregistrement sur la carte sera long. La vitesse variera selon la photo, votre appareil, et la carte utilisée.
Exemples.
Voici 3 exemples de photos, dont deux sont volontairement ratées. (Oui, volontairement !)
Celle-ci est trop sombre. Elle est donc sous-exposée. Mon temps de pose n’était donc pas assez long.
Celle-ci est sur-exposée. Et de beaucoup ! Elle est presque tout blanche ! J’ai laissé exposé trop longtemps !
Yeah ! Voilà une bonne photo ! Correctement exposée, vous noterez l’effet produit sur les nuages par le vent. Je n’ai pas les exifs sous les yeux, mais cette image a été prise en 1 minute et 12 secondes je pense.
Mais avec le filtre et sans le filtre, c’est quoi la différence ?
Très bonne question. Voici deux images prise l’une à la suite de l’autre. La première est correctement exposée.
Exif : 1.5 seconde – F/16 – 200 ISO
La seconde, prise juste après :
Exif : 58 secondes – F/16 – 200 ISO
Vous voyez la différence ? Pourtant, les conditions météo étaient identiquent, le même appareil, même objectif, même angle de vue etc. Juste le temps de pose qui change. Si j’ai pu passer de 1.5 seconde à 58 seconde, c’est grâce au filtre ND400 qui était installé dessus.
Voilà, c’est la fin de cet article. Peut-être que je l’éditerais dans quelques temps pour mettre les photos réalisées au fil du temps ! J’espère avoir répondu aux principales questions posées sur la photo de paysage avec un long temps de pose !